Épreuve

La fin de l’année 2017 a été marquée par les États généraux de l’alimentation (EGA).

L’invitation du gouvernement à proposer un plan stratégique pour les cinq ans à venir a amené les représentants de la filière laitière à se concerter dans un climat constructif au sein de l’interprofession.

Le défi a été relevé et une vision commune a été dessinée. Vus les nombreux débats qui ont été nécessaires pour l’élaboration du plan de la filière lait, on peut parler d’un heureux dénouement en attendant la concrétisation de ce projet ambitieux.

En revanche, on ne peut que regretter l’avènement concomitant de la contamination du lait infantile et penser aux enfants malades touchés. Cette affaire rappelle que le risque zéro n’existe pas et justifie les efforts déployés pour prévenir de tels scénarios.

La crise que vit Lactalis et la cascade médiatique qui en a découlé ne seront pas par ailleurs, sans conséquences pour la filière laitière française. Au-delà de l’enquête en cours, ne faudrait-il pas dérouler aux yeux de tous la chaine de qualité du lait, les dispositifs de retrait/rappel des entreprises et des distributeurs ainsi que les plans de contrôle des pouvoirs publics, tout en éclaircissant les responsabilités de chacun des maillons ? Une façon d’aider le grand public à distinguer le juste du faux dans cette affaire devenue une affaire politique et au moment où nombreux sont ceux qui confondent l’histoire de l’usine de Craon et celle de la famille Besnier, certes discrète, mais néanmoins à l’origine d’un des fleurons de l’industrie agroalimentaire française.

Les EGA appellent à la solidarité entre tous les acteurs du lait pour une meilleure rémunération des producteurs et pour la fourniture aux consommateurs de produits sains et durables.

Le cas Lactalis ne se présenterait-il pas comme étant la première épreuve à résoudre collectivement ?

Rita LEMOINE – Revue Laitière Française